lundi 16 septembre 2013

Lecteur parisien + lectrice tokyoïte

Avez-vous senti l'activité sismique hier? Une petite secousse suivie d'une plus grande?

C'était moi, je l'admets. J'ai juste (un tout petit peu) cherché ce qu'il en était de mon livre sur le net. Il faut dire que " chercher " est bien le mot qui convient pour tout ce qui le concerne. La seule librairie qui m'offrait le plaisir de le contempler à l'air libre vient de le cacher, elle aussi, dans le rayon. Il est donc presque partout... mais d'une discrétion qui frise la misanthropie.

En résumé, si vous ne savez pas qu'il existe et que vous ne partez pas volontairement à sa recherche avec une lampe frontale, il se cachera de votre regard indiscret. Ouch! Il ne me reste qu'à croiser les doigts pour qu'un critique littéraire soit très bientôt en humeur de récits fantastiques, philosophiques et merdiques.

Revenons à nos secousses... Donc, quelques pianotements de doigt sur le clavier pour questionner "Intelligence" et... merveille d'entre les merveilles! Que vois-je? Le symbole de l'Euro! Le livre est offert à la Librairie du Québec à Paris. Long frisson, tremblements et envie d'en faire une entrée de blogue (pas nécessairement dans cet ordre).

Je m'interroge tout de suite : une librairie spécialisée en ouvrages québécois à Paris, est-ce vraiment la "distribution en Europe" dont m'avait parlé l'éditeur? Techniquement... oui. Je décide que c'est suffisant pour que je fasse une petite culbute dans le salon! Mais il reste encore des liens à fouiller. Je continue.

Ô merveille à nouveau! Il est également dans le site de la chaîne de La Procure, qui possède des librairies dans toute la francophonie avec une prédilection pour les petites villes au nom en "Poitou"!

(Là, c'est quand votre ensemble de salière et poivrière s'est mis à trembler, suffisamment pour que le chien dresse les oreilles!)

Après cette petite danse  de la joie, je continue mon exercice d'auto-google jusqu'à la lie et... hein?

Quel est ce site où je vois le nom du livre à travers une tapisserie bien tassée de caractères délicats et complexes? Serait-ce du japonais? Est-ce possible? On dit les Japonais très friands des produits culturels français. Cette passion s'étendrait-elle au Québec?


La fonction "Traduire" de Google le confirme : Kinokuniya, une importante chaîne japonaise (un Québecor en quelque sorte) offre mon délicieux et modeste recueil en importation. J'adooore les empires!

(Là, c'est quand votre laveuse et votre sécheuse se sont mises à branler à leur tour au point de bloquer la porte de la salle de bain et de faire fuir le chat sous le canapé!)

Pendant que de l'écume se forme aux commissures de mes lèvres, mon imagination hyperactive se met en branle. Un nouveau fantasme se dessine.

Dans celui-ci, je vois un lecteur parisien. Vêtu d'une écharpe, il est attablé seul devant un petit bistro. Alors même qu'il lit Eve de Milo (qui se déroule dans un Paris post apocalyptique) et se dit: "Putain, mais elle est en train de me décrire!", un autre exemplaire des Petites histoires fantastiques, philosophiques et merdiques tombe par-terre à côté de sa table.

Surpris, il se penche pour le ramasser, mais une main fine et blanche le devance et saisit le livre délicatement. Encore plus étonné, l'homme remonte les yeux et surprend une ravissante Tokyoïte aux cheveux roses.

Souriant béatement à l'apparition, il constate qu'elle ressemble grandement aux fameuses Harajuku girls délicieusement excentriques du Japon. Qui elles, à bien y penser, ressemblent fichtrement à la merveilleuse "Indifférente" qui orne la couverture du livre! Notre jolie Tokyoïte demande timidement dans un français chantant mais impeccable à notre Parisien troublé où se trouve le musée du Louvre.

Rajustant nerveusement son écharpe, l'homme lui répond qu'il comptait justement s'y rendre après son café (ce n'est pas vrai, mais il ne va pas laisser passer l'aubaine) et l'invite à sa table. La demoiselle accepte et s'assoit en lissant gracieusement les plis de sa mini-jupe multicolore.

Voilà. Ce nouveau fantasme rejoint, bien sûr, celui récurrent où je me vois cavaler de librairie en librairie pour y saisir les exemplaires de mon livre dans les rayons trop discrets et les placer bien en vue dans les meilleurs étalages (mais que je n'ose réaliser de peur de finir sur YouTube à cause des caméras de surveillance. Il s'agit certainement d'un classique chez les nouveaux auteurs. Mais, vous, par exemple, ne vous gênez pas si l'envie vous prenait!).
 





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